Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
wd-compagniebalm.over-blog.com

Francois Fillon ... un traite à la nation

24 Février 2022 , Rédigé par Arthuro

Poutine reçoit son "ami" Fillon dans sa résidence présidentielle | Le  HuffPost

 

a t- il donner des informations aux russes ?

 


 
"Depuis dix ans, je mets en garde contre le refus des Occidentaux de prendre en compte les revendications russes sur l’expansion de l’Otan. Cette attitude conduit aujourd’hui à une confrontation dangereuse qui aurait pu être évitée" lançait jeudi François Fillon, quelques instants seulement après l'annonce de Vladimir Poutine sur l'invasion de l'Ukraine. L'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy est aujourd'hui membre du conseil d'administration du géant russe de la pétrochimie Sibur, affirme Le Parisien. Leonid Mikhelson, l’un des hommes les plus riches de Russie, et Guennadi Timtchenko, un proche du président Poutine et aussi visé par des sanctions du Royaume-Uni, contrôlent ce groupe.

 

En plein conflit Russie-Ukraine, la proximité affichée par François Fillon avec le pays de Vladimir Poutine passe mal. L’ancien Premier ministre a rejoint le conseil d’administration de Zaroubejneft, un groupe pétrolier. Le secrétaire d'État aux affaires européennes Clément Beaune le qualifie de « complice de Poutine ».

Le conflit Ukraine-Russie a remis dans la lumière François Fillon, à son corps défendant. L’ex candidat des Républicains à l’élection présidentielle 2017 avait signifié quitter la vie politique nationale en 2020. Depuis 2021, le Sarthois a rejoint Zaroubejneft, un groupe spécialisé dans l’exploitation de pétrole, en tant que président d’Apteras SARL. Cette société de conseil avait été fondée très rapidement après son échec à l’élection présidentielle.

Si cette embauche pose aujourd’hui problème, c’est parce que Zaroubejneft est un groupe public. Pis, la candidature de l’ancien Premier Ministre a été proposée par Mikhaïl Michoustine, premier Ministre de Vladimir Poutine. De quoi susciter des réactions indignées dans un contexte diplomatique tendu entre la France et la Russie notamment du côté de La République en Marche.

DISCOURS COMPLEXE SUR LA RUSSIE

Cet engagement de François Fillon avec la Russie n’est pas une surprise. Le Sarthois cultive une image russophile depuis le début de son engagement politique. Lors de son passage à Matignon, les partenariats commerciaux entre la France et la Russie se sont considérablement renforcés. Ainsi en 2009, Poutine et Fillon signaient un accord facilitant la mobilité entre la France et la Russie, avant de négocier des accords commerciaux en matière d’énergie et d’automobile (avec notamment la prise de pouvoir de Renault-Nissan au sein d’AvtoVaz, un groupe automobile russe).

 François Fillon et son "cher" Vladimir Poutine

Lors de sa campagne électorale 2017, sa proximité avec le pays des Tsars lui a été reprochée. Son adversaire de la primaire de la droite, Alain Juppé, ironisait sur le risque d’un « excès de vodka » de son concurrent. De manière encore plus directe, Benjamin Griveaux, à l’époque porte-parole d’Emmanuel Macron, fustigeait ce lien entre Fillon et la Russie : « Le Kremlin a choisi ses candidats, François Fillon et Marine Le Pen pour une raison très simple : ils ne souhaitent pas une Europe puissante, ils veulent une Europe faible et donc ils font la promotion de ces deux candidatures sur des médias d'État. »

Le candidat les Républicains d’alors se défendait de ses positions prorusses. Il qualifiait la Russie de « pays dangereux parce qu'il est bourré d'armes nucléaires, et qui n'a jamais connu la démocratie » et de « régime instable et dangereux ». À propos de Poutine, il déclarait : « J’ai travaillé avec Poutine quand j'étais Premier ministre. J'ai obtenu beaucoup d'accords qui ont été extrêmement favorables à la France parce que je me suis toujours battu avec lui. C'est un interlocuteur difficile. Ce n'est pas un ami, c'est un interlocuteur qui respecte ceux qui sont capables de tenir leurs engagements. »

 

Pourtant en 2016, dans une tribune parue dans les colonnes de Marianne, François Fillon tenait un tout autre discours. Dans le cadre du conflit syrien, l’ancien Premier Ministre présentait la Russie comme la « seule puissance (ayant) fait preuve de réalisme ». Refusant de s’aligner sur les positions atlantistes, pourtant monnaie courante dans son parti, il ajoutait : « La Russie a obtenu en six mois ce que les États-Unis et leurs alliés n’ont pu réaliser depuis leur engagement dans ce confit en 2014. Il serait raisonnable de le reconnaître et d’en tirer des conséquences pour l’avenir d’une région qui ne pourra être stabilisée sans la coopération militaire et politique de toutes les puissances ». Pour lui, « Poutine a fait preuve d’un pragmatisme froid mais efficace. Il a sauvé le régime alaouite d’un effondrement probable et lui a donné les moyens de reconquérir le terrain perdu ». Une position bien plus prorusse, que celle défendue lors de la campagne.

HARO SUR FILLON

L’engagement de François Fillon auprès de Zaroubejneft suscite d'autant plus de commentaires aujourd'hui que d’autres personnalités, en lien avec la Russie, ont décidé de quitter leur poste par « loyauté envers la France ». Ainsi, par exemple, l’animateur de télévision Frédéric Taddei a-t-il fait le choix de suspendre son émission sur la chaîne Russia Today, jugée trop proche du Kremlin.  « Il y a des gens qui préfèrent l'argent au pays. Quand on est ancien Premier ministre, et j'ai du respect pour le Premier ministre qu'a été François Fillon, on se déshonore quand dans des moments (...) comme celui-ci, on se met au service des intérêts financiers russes proches de l'État russe » a taclé Clément Beaune, secrétaire d’État en charge des affaires européennes, lors du forum de Radio J.

 

Des propos qu’aurait désavoués personnellement Emmanuel Macron, selon les dires de Valérie Pécresse. « Emmanuel Macron a désavoué M. Beaune, donc je pense qu'il faudrait que la campagne ne soit pas l'occasion de sombrer dans l'indignité la plus totale » explique la candidate LR au micro de France Inter. L’ancien chef du gouvernement aurait téléphoné à l’actuel président de la République pour lui manifester son étonnement. Mais le secrétaire d'État a démenti les propos de Pécresse sur l'antenne de France Inter ce 23 février : « Ce que dit Valérie Pécresse n'est pas la réalité. Ce n'est pas exact. Quand on est candidat à l'élection présidentielle, je pense qu'il y a un peu d'élégance républicaine à ne pas faire état de discussions du président de la République ou d'anciens Premiers ministres si et quand de tels propos existent. »

La République En Marche semble d'ailleurs tenir la ligne de Clément Beaune. Sur le plateau de France Info, Stanislas Guérini, délégué de LREM, estimait que « François Fillon avait commis une faute, en tant qu’ancien Premier ministre, de travailler ainsi avec les intérêts russes, il faut savoir garder les intérêts français et européens ».

Soutien de longue date de François Fillon, Bruno Retailleau a également tenu à défendre l’ex-Premier Ministre : « Jamais François Fillon ne se serait engagé dans un conseil d'administration d'une société s'il y avait un conflit avec les intérêts supérieurs de son pays. Je lui fais entièrement confiance, ces attaques sont minables. » Il n'empêche : après la présidentielle calamiteuse de 2017, François Fillon se serait sans doute bien passé de revenir dans la campagne 2022 de cette façon.

 
  •  

 
 
 
 

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article